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Sylvie Vartan Argentine 1965

Tournée mondiale 1965

 

 

Arrivée de Sylvie Vartan à l'aéroport de Buenos Aires, 1er juin 1965

 

 

Après le Japon, la tournée de Sylvie se poursuit en Amérique du Sud. Elle passe par le Pérou, le Chili,  l'Uruguay et l'Argentine. Jean Marie Périer et les équipes de SLC ayant quitté Sylvie au Japon, il faut se référer aux articles de presse locaux pour en savoir plus. En Argentine, c'est le grand quotidien national "La Nacion" qui publie deux articles sur le show. Sylvie chante le 3 juin au théâtre Opéra, un splendide bâtiment de style Art déco  d'une capacité de 2500 places. Edith Piaf et Josephine Baker y ont chanté avant elle. Sylvie donne deux concerts dans la même soirée.

 

 

 

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Teatro Opera de Buenos Aires

 

 

Théâtre Opéra de Buenos Aires

 

 

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Sylvie Vartan

Buenos Aires, Teatro Opera 3 juin 1965 à 20:15 et 22:30

Programme

 

Couverture programme Sylvie Vartan Buenos Aires 1965 Théâtre Opéra

Programme Sylvie vartan Buenos Aires 1965 Théâtre Opéra

 

 

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Sur le blog du journal "La nacion", un journaliste argentin nous livre son point de vue sur le passage de Sylvie Vartan à Buenos aires quarante-six ans plus tôt, et nous fait part de ses souvenirs...

 

 

Dans le milieu des années 60, si Londres, ses groupes de pop et sa culture "Mod" étaient à l’avant-garde, Paris avec sa jeunesse yéyé sophistiquée n’était pas en reste. Surtout chez les filles, où la  France donne habituellement la  tendance en matière de beauté et de sophistication. Des chanteuses comme la longiligne (presque éthérée) Françoise Hardy attiraient les plus intellectuels, mais c’est Sylvie  Vartan, une tentation blonde, qui brisa toutes les frontières en plaisant tout bonnement au plus grand nombre (...) C’est que la Vartan était enchanteresse, tout simplement. Des capacités vocales modestes (mais un goût exquis dans la façon de chanter), avec ses minijupes audacieuses (mon dieu, quelles longues et belles jambes avait Sylvie dans les années 60!) , une sensualité entre froideur et femme enfant, et un style (que  nous qualifierions  aujourd’hui de "casual"), pouvant tout se permettre en matière vestimentaire, de la dernière création de haut-couture parisienne à un simple jean délavé… Il faut rappeler aussi qu’elle est venue chez nous juste après son mariage avec le célèbre rocker français Johnny Hallyday. Bien que de nationalité française, ses parents étaient originaires des  Balkans et d’Europe centrale et en effet il y  avait  comme un air slave dans son regard et ses   pommettes  saillantes,  des  détails   qui   donnaient   à

 

son visage déjà très beau une allure particulière, distante . Pour une fois, Buenos aires eut la chance de recevoir cette artiste dans sa plénitude, en juin 1965…Sylvie arriva après sa lune de miel avec Hallyday dans les iles Canaries au cours d’une tournée mondiale commencée à Tokyo et qui culmina à Buenos Aires. Elle était accompagnée par ses propres musiciens (avec à leur tête son frère Eddie). Parmi eux on retrouvait les talentueux Micky Jones et Tommy Brown , qui apportaient une petite touche anglaise à ce nouveau style yéyé à la fois très parisien et très personnel. Le journal "La nacion" a fait un reportage remarquable sur le passage de la chanteuse au Théâtre Opéra. Tout d'abord avec une critique un peu sévère où le talent de la chanteuse était mis en avant pour mieux démolir le reste du spectacle, lequel incluait  "Fantasia de la juventud" et l’excellent groupe uruguayen "Los shakers". Dans son édition du 13 juin le journal rend pleinement justice à la Vartan en lui consacrant un page spéciale avec de splendides photos (sur l’une d’entre elles on voit justement les musiciens de Sylvie en train de répéter avec ceux du groupe "Los shakers") et un article plein de louanges pour cette rareté que la nature propose heureusement de temps en temps : une très belle femme de talent au style à la fois personnel et singulier. 

 

13.05.11 

 

 

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LA NACION

5 JUIN 1965

 

 

 

Article "La nacion" du 5 juin 1965 sur le concert de Sylvie Vartan au théâtre opéra de Buenos Aires  

Excellente prestation de Sylvie Vartan

 

"Le spectacle organisé pour présenter la jeune chanteuse franco-bulgare dans le grand auditorium de l’Opéra a comporté pas mal d’aspects décevants, comme la partie intitulée Fantasia de la juventud qui ambitionnait d’offir un éventail complet des goûts musicaux de la jeunesse, des chansons romantiques au rock et au can can en passant par le twist, faisant preuve d’ un manque de goût parfois assez marqué. A cela il faut rajouter une prestation discrète en solo du chanteur Horacio Molina auquel est venu se joindre le groupe Los shakers. Ils ne sont pas parvenus à relever le niveau de cette première partie qui aurait mérité la participation d’artistes aux talents scéniques plus évidents, compte tenu de la qualité de l’invitée d’honneur. L’entrée en scène de Sylvie Vartan a changé complètement le cours de la soirée car à travers des qualités personnelles singulières elle a su donné une dimension artistique que nous ne pouvions pas soupçonner pour ces nouveaux styles musicaux actuellement en vogue auprès de la jeunesse. A l’évidence Sylvie Vartan possède en tant que chanteuse populaire des qualités de charisme exceptionnelles qui enchantent les spectateurs et elle fait participer activement et physiquement le public à ses chansons dont le rythme est la raison d’être. Et lorsque qu’elle puise dans un répertoire plus sentimental ou romantique, que ce soit en anglais ou en français avec une aisance appréciable, elle démontre des qualités vocales et stylistiques qui dépassent nettement le niveau moyen dans le genre. Dès le début avec sa silhouette à la fois élancée et tendue elle s’impose à toute la salle grâce à sa voix chaude qu’elle accompagne presque toujours de mimiques et de gestes adéquats. Son jeu de scène est remarquable, sa prestation excellente en règle générale, exception faite de l’accompagnement musical car le groupe qui l’accompagne, dirigé par son frère Eddie Vartan et composé d’un orgue, de deux guitares électriques, d’une trompette, d’une batterie et de deux saxos, s’il accomplit correctement sa mission, joue bien souvent beaucoup trop fort en regard des capacités vocales d’une chanteuse populaire qui au final aura fait les meilleures impressions".   "LA NACION" SABADO 5 DE JUNIO DE 1965

 

 

 

EDITION SPECIALE DU 13 JUIN

 

 

En pleines répétitions, on peut voir Sylvie aux côtés de deux membres de son orchestre, Mickey jones et Tommy Brown, le batteur et le guitariste, seuls anglais du groupe et auteurs de quelques chansons que Sylvie interprète durant ses prestations à Buenos Aires.

 

Elles est arrivée à l’aéroport d’Eseiza avec un livre de Jack London sous le bras  suivie par son garde du corps, son ingénieur du son, et sept musiciens. Quarante-huit heures après, elle arpentait l’avenue Corrientes vêtue d’un chino, d’un sweater jaune et de bottes noires - nous les avons achetées ici dix fois moins chères qu’à Paris - sans qu’aucun adulte ne la reconnaisse….

 

Sans aucun doute, Sylvie Vartan est déjà célèbre pour toute une génération. Les teenagers la considèrent comme la principale figure de la « nouvelle vague » française. Elle vend au moins 200 000 exemplaires de chacun de ses disques, elle gagne des sommes d’argent astronomiques et elle vient de signer un contrat avec la Fox pour le tournage de cinq films, après avoir refusé une offre de Jean-Luc Godard. Rien de tout cela ne semble l’impressionner outre mesure. Elle énumère ses succès sans sourire, presque indifférente, elle préfère parler du poncho qu’elle vient d’acheter à Buenos Aires et dont elle va faire un plaid dans sa magnifique maison de campagne de Grossouvre - "nous sommes en train de la décorer dans un style espagnol et mexicain" - , des chansons de Charles Aznavour, de René Clément et Truffaut, ses deux réalisateurs préférés, de Johnny Hallyday -  "je n’arrive pas à le définir, il est très timide et réservé" - avec qui elle s’est mariée il y a deux mois à Loconville.

  Article "La nacion" du 13 juin 1965 sur Sylvie Vartan à Buenos Aires
     

Ce n’est qu’une fois sur scène derrière son micro et soutenue par sa troupe que Sylvie commence à être elle-même et à parler sa propre langue, à son propre rythme - "Si je chante" -  "Dans tes bras" -  "La plus belle pour aller danser", telle est  Sylvie Vartan, idole de millions d’admirateurs. En réalité tout a commencé il y a quatre ans dans le bar du "Golf Drouot", un mini golf situé près de Paris. C’est là que furent gravées les premières imitations françaises du rock qui faisait alors fureur aux Etats-Unis. Johnny était l’un de ceux qui chantaient, et Sylvie l’une de celles qui dansaient le "mashed potatoes". Elle avait seize ans et cela faisait huit ans qu’elle était arrivée de Bucarest avec sa famille. En peu de temps son frère Eddie qui dirigeait un petit orchestre et qui avait un contrat dans une maison de disques propose que ce soit sa soeur qui enregistre  "Panne d’essence" , l’un des premiers rocks en version française. "Je ne sais pas si  elle a bien chanté - dit-il - mais elle a beaucoup de rythme".

 

Non seulement elle a bien chanté, mais elle a imposé son rythme et son style. L’année suivante, ses disques et ceux de Johnny Hallyday, Richard Anthony et Françoise Hardy se vendaient par milliers. Le style "yéyé" connut une consécration définitive en 1962, lorsqu’une foule impressionnante de "copains" se réunit au Palais des Sports pour écouter ses idoles.

 

Pendant ce temps là, les revues françaises et américaines annoncèrent que Sylvie avait créé un nouveau style pour les adolescentes françaises. Ses vêtements et ses coiffures furent copiés dans toute la France et son image de fiancée idéale  obtint le succès que commençait à perdre Brigitte Bardot. Le "Time" résuma ainsi la fin de " l'ère BB" : "A une époque l'avenue des Champs-Elysées aurait pu s'appeler avenue Bardot, pour tous les français qui imitèrent son style félin. Aujourd'hui elle s'est transformée en "Avenue des yéyés" grâce à Miss Vartan, une blonde pleine de grâce, à la bouche qui ressemble à une tulipe et aux yeux de femme-enfant"...

 

 

 

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Sylvie Vartan sur la scène du Théâtre Opéra de Buenos Aires

 

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